Conflit autour de Free TV : TF1 et France Télévisions montent au créneau contre l'offre de Xavier Niel
- TAVU RADIO

- 27 oct.
- 2 min de lecture
Le paysage audiovisuel français est en ébullition. L'opérateur Free, fraîchement rebaptisé son service de télévision « Free TV » et l'ouvrant aux non-abonnés, se retrouve au cœur d'une vive polémique. Les groupes TF1 et France Télévisions ont conjointement dénoncé ce qu'ils qualifient de « méthode brutale et unilatérale », accusant Free de s'approprier leurs services. L'affaire, qui ravive les tensions historiques entre l'opérateur de Xavier Niel et les chaînes de télévision, est désormais soumise à l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique).

Free TV, une offre qui dérange
Free a récemment transformé son offre OQEE by Free en « Free TV », la proposant sous forme d'application gratuite ou payante, et l'étendant même aux utilisateurs qui ne sont pas abonnés à une Freebox. Cette manœuvre, saluée par certains pour son potentiel de démocratisation, est perçue comme un abus par les principaux diffuseurs historiques.
Dans sa version gratuite, il semblerait que Free TV ne comprenne pas les chaînes des groupes TF1 et M6, ces derniers exigeant une rémunération pour la distribution de leurs programmes. Cependant, l'ouverture de l'application à un public plus large, y compris les non-abonnés, suscite l'ire de TF1 et France Télévisions, qui estiment que Free « s'approprie » leurs contenus sans accord approprié.
La riposte des géants de l'audiovisuel
Ce lundi 27 octobre 2025, TF1 et France Télévisions ont publié un communiqué commun cinglant, interpellant directement le régulateur. Ils dénoncent une approche qui contournerait les négociations commerciales habituelles et menacerait leur modèle économique, notamment en ce qui concerne la valorisation de leurs droits de diffusion.
Pour TF1, le désaccord porte en partie sur la rémunération des services associés à la diffusion de ses chaînes (tels que le replay enrichi et les fonctionnalités avancées). Il rappelle le conflit de 2018, où Free, de même que Canal+ et Orange à l'époque, avait refusé de céder aux exigences financières de TF1 pour la distribution de ses chaînes, menant à une coupure temporaire de signal. Free avait alors eu recours à une solution de bascule automatique sur la TNT via la Freebox pour maintenir l'accès aux chaînes à ses abonnés.
France Télévisions, pour sa part, s'inquiète également de la manière dont son service public pourrait être utilisé ou dévalorisé dans cette nouvelle architecture de distribution. Le groupe public se plaint déjà, avec d'autres chaînes privées (M6, Canal+, Altice), d'un déséquilibre concurrentiel lié aux avantages supposés dont il bénéficie, mais il rejoint ici TF1 pour faire front contre l'initiative de Free.
L'Arcom au centre des débats
L'appel à l'Arcom place l'autorité de régulation dans une position délicate. Elle devra évaluer si le déploiement de Free TV, en particulier son volet gratuit et l'accès pour les non-abonnés, respecte le cadre légal et les accords de diffusion existants, ou s'il constitue une rupture de l'équilibre des marchés.
L'enjeu est majeur : il s'agit non seulement de l'avenir du modèle économique des chaînes de télévision françaises face aux distributeurs, mais aussi de l'évolution de la consommation de télévision, de plus en plus orientée vers le streaming et les applications OTT (Over-The-Top). Le verdict de l'Arcom pourrait définir de nouvelles règles du jeu pour la distribution des chaînes en France.
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